Idées Crise de la zone euro

Il est temps de faire de la politique

Par peur comme par ignorance, les dirigeants s’échinent à battre les marchés avec leurs propres armes. Mais, faute de ressources illimitées, ils vont devoir renouer avec les règles politiques pour espérer remporter cette épreuve de force.

Publié le 20 octobre 2011 à 14:37

Depuis le début de la crise financière et la faillite, voilà quelques années, d’une banque de taille relativement modeste, Lehman Brothers, les politiques ont peur. Peur d’un ennemi qu’ils ne connaissent pas et dont ils ne maîtrisent pas les codes. Depuis le début de la crise financière, la politique tente de comprendre les règles des banques, des hedge funds, des bourses, des spéculateurs. Et pas seulement. Elle essaie aussi, depuis lors, de les battre à leur propre jeu.

Ce a été le début de la fin. Non pas qu’il n’y ait jamais eu de situations analogues auparavant. Il y eut la"crise de la tulipe", au XVIe siècle, lorsque l’éclatement de la bulle spéculative sur ces bulbes éphémères a ruiné une nation toute entière. Le Moyen-Âge a connu des banqueroutes. Les maisons royales se sont mises à la merci des gros banquiers de l’époque : les Welser, les Fugger, les Médicis. La grande dépression des années 1930 a libéré des forces destructrices. Nous ignorons où nous mènera la crise financière de l’année 2011. Nous savons simplement, ou plutôt nous sentons, que la politique est désemparée.

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Opinion

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“Un pacte avec le diable”

En renforçant le Fonds européen de stabilité financière, "l’Europe s’apprête à signer un pacte avec le diable", c’est à dire avec les institutions financières, qui "au-delà des lois", assure l’analyste financier slovaque Valér Demjan dans Hospodárske noviny. "Le temps des solutions rationnelles (la faillite de la Grèce en 2010) est dépassé, et les démarches non systémiques de Bruxelles se termineront par un effondrement plus dur". Le FESF, qui n’est qu’une solution pour gagner du temps et calmer les marchés, ne suffira pas pour stabiliser la situation. Pas plus que le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui sera probablement mis en place dès l’année prochaine, au lieu de 2013. Car les marchés ne se satisfont pas des garanties et veulent voir les vrais ressources, representeés par un FESF élargi.

Pour l’analyste, "il est temps d’engager des reformes structurelle agressives", c’est-à-dire faire quitter la zone euro à ses membres non fiables et mettre certaines banques en faillite. Demjan critique également l’attitude des banques centrales, qui "doivent arrêter d’imprimer de l’argent sans limite". "L’histoire est plein d’exemple, que l’imprimerie de l’argent n’a jamais aidé de résoudre les problèmes de dettes." Si, en plus, les agences de notations baissent la note de la France, l’Allemagne sera peu disposée à financer tout le système de sauvetage, conclut-il.

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