Brouillard statistique sur les émissions de carbone

Le projet européen de réduction des émissions de CO2 est salué comme le plus ambitieux au monde. Mais l’opacité des critères et des artifices comptables font planer le doute sur le succès des mesures prises jusqu’à présent.

Publié le 20 avril 2012 à 11:38

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L’action de l’Union européenne dans le domaine climatique lui a valu de nombreux éloges sur la scène internationale. Elle est parvenue à faire accepter l’adoption d’une feuille de route en vue d’un deuxième Protocole de Kyoto lors du sommet de Durban sur le réchauffement climatique, et n’a rien cédé au moment d’imposer une taxe carbone aux compagnies aériennes internationales.

Surtout, elle a montré sa bonne foi en élaborant une série d’objectifs ambitieux de décarbonisation sur son territoire : les objectifs des "20-20-20". A l’horizon 2020, l’Union européenne s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à leurs niveaux de 1990, et à porter la part des énergies renouvelables à 20% du bouquet énergétique.

Elle s’est également fixé pour objectif d’accroître l’efficacité énergétique de 20% par rapport aux niveaux de 2005, et pour impératif de porter à 10%, dans les mêmes délais, la part des énergies renouvelables dans les carburants destinés aux transports.

Des objectifs décrédibilisés

Les directions Climat et Environnement de l’UE comptent dans leurs rangs quelques-uns des "amis de la Terre" les plus compétents et les plus motivés qui soient. Mais que se passe-t-il lorsque, pour des raisons tenant à l’opportunisme politique, une culture de la "comptabilité créative" décrédibilise complètement les objectifs sur lesquels ils travaillent ?

Concernant les trois objectifs de 20% à l’horizon 2020 :

- Les réductions d’émissions elles-mêmes sont comptabilisées à partir du lieu de production et non d’utilisation, ce qui permet, par le truchement du commerce international, d’externaliser environ 7% des émissions européennes de carbone vers les pays en développement. Cette erreur trouve son origine dans les critères d’évaluation des émissions du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et non dans ceux de Bruxelles. Pourtant, les Etats membres de l’UE se cramponnent à ces règles et remettent en question le moindre projet de réduction du dioxyde de carbone.

- L’augmentation de la part des énergies renouvelables en Europe doit être pour moitié assurée par la biomasse. Or, d’après certains scientifiques, celle-ci ne permettrait pas de réduire les émissions réelles, contrairement à ce que pense Bruxelles. Dans la majorité des cas, la biomasse sera sans doute issue de l’exploitation non durable de forêts européennes et étrangères, ce qui aura pour conséquence d’augmenter les émissions plutôt que de les réduire. Si la tendance actuelle se poursuit, l’UE pourrait se retrouver à court de forêts exploitables avant 2020 et devrait alors compter sur les économies d’énergie pour réduire sa consommation d’électricité.

- Sur le plan de l’efficacité énergétique, les objectifs fixés n’ont aucun caractère contraignant et ne seront très probablement jamais atteints. Selon toute vraisemblance, l’UE devrait parvenir à une économie d’énergie de 9% – ce qui est moitié moins que son objectif déclaré. Et pendant que les fonctionnaires de Bruxelles tirent le maximum des quelques mesures dérisoires proposées dans la directive sur l’efficacité énergétique, les pays membres font pression pour que les "mesures antérieures" "comptent double".

Culture du faux en écriture

Concernant l’objectif de porter à 10% la part des énergies renouvelables dans les transports – qui devrait être atteint au moyen des biocarburants classiques – les propres études de l’EU montrent que les réductions d’émissions induites risquent d’être nulles, nonobstant le coût exorbitant du programme. Les scientifiques dénoncent une fois de plus le "double comptage" des émissions. La gêne est palpable chez plus d’un fonctionnaire de la Commission à ce sujet.

L’UE ouvre la voie en matière de politique climatique et s’est fixée l’objectif le plus ambitieux de la planète en la matière : une réduction de 80 à 95% des émissions de CO2 à l’horizon 2050, par rapport aux niveaux de 1990. Dans le courant de l’année, Bruxelles annoncera de nouveaux objectifs intermédiaires pour 2030 et peut-être 2040 afin de marquer des étapes. Avec beaucoup d’intérêt (ou d’effroi), le reste du monde attendra que les projets de l’UE fassent long feu.

C’est pourquoi il faut parer dès maintenant à toute menace de désintégration semblable à celle qui pèse sur la zone euro. Les comptables de l’UE ont accordé des milliards d’euros de créances douteuses à des pays comme la Grèce, qui avait maquillé leurs comptes publics pour faire croire qu’ils remplissaient les critères requis quand ce n’était pas le cas. Les super-ordinateurs grecs auraient exploité une faille connue du système comptable européen pour fausser les statistiques.

Si une culture similaire du faux en écriture règne actuellement à la Commission et dans les pays membres de l’UE, elle pourrait déboucher sur une faillite politique dont l’ampleur serait tout aussi catastrophique, même si elle n’est pas ressentie comme telle sur le moment.

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