Actualité Quel avenir pour l'euro ? / 1

La réforme ou la mort

Comment l'Europe réussira-t-elle à se sortir de la crise grecque qui menace la survie de l'euro ? Sûrement pas par une politique de réduction drastique des dépenses du secteur public, estime le prix Nobel d'économie, Joseph Stiglitz.

Publié le 7 mai 2010 à 12:56

La crise financière grecque a réellement mis en danger la survie de l’euro. A la création de l’euro, beaucoup se sont inquiétés de sa viabilité à long terme. En période d’expansion, ces inquiétudes furent oubliées. Mais la question de savoir quels ajustements pourraient être effectués si une partie de la zone euro connaissait un terrible revers restât en suspens. Le fait de fixer un taux de change et de déléguer la politique monétaire à la Banque Centrale Européenne a éliminé deux des principaux moyens par lesquels les gouvernements pouvaient stimuler leur économie pour éviter la récession. Comment les remplacer ?

Le prix Nobel Robert Mundell a établi les conditions selon lesquels une monnaie unique pourrait fonctionner. L’Europe ne remplissait pas ces conditions à l’époque ; et c’est toujours le cas. La suppression des barrières légales à la mobilité des travailleurs a créé un marché du travail unique, mais une mobilité professionnelle à l’américaine est rendue difficile par les différences linguistiques et culturelles.

L’Europe n’a en outre aucun moyen d’aider les pays confrontés à des problèmes graves. L’Espagne par exemple, présente un taux de chômage de 20% - dont plus de 40% chez les jeunes. Elle était en excédent budgétaire avant la crise ; après la crise, le déficit atteint plus de 11% du PIB. Mais, selon les règles de l’Union Européenne, l’Espagne doit désormais réduire ses dépenses ce qui va probablement contribuer à aggraver le chômage. Comme son économie ralentit, l’amélioration de sa situation budgétaire pourrait être minimale.

Certains espéraient que la tragédie grecque suffirait à convaincre les décisionnaires que l’euro ne peut réussir sans une plus grande coopération (y compris un soutien budgétaire). Mais l’Allemagne (et sa Cour Constitutionnelle), allant dans le sens d’une partie de son opinion publique, s’est refusée à accorder à la Grèce l’aide dont elle a besoin. La suite de l'article sur le site Project Syndicate...

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France / Allemagne

Sarkozy et Merkel main dans la main

Dans une lettre commune à Herman van Rompuy et Jose Manuel Barroso, Berlin et Paris réclament un contrôle plus strictdes agences de notations et des politiques budgétaires en Europe, ainsi que l'approfondissement de la gouvernance économique européenne. "Merkel et Sarkozy veulent sauver la zone euro" titre Die Welt, qui souligne les tensions derrière cet accord franco-allemand. Ainsi Nicolas Sarkozy, convaincu qu'il aurait fallu rapidement venir en aide à la Grèce, aurait reproché à Merkel "d'augmenter, par sa réaction tardive, le coût, pour les membres de l'UE, de l'aide à la Grèce". Officiellement cependant, le Président français "ne veut pas donner de leçon". "Contrairement au moment où il a fallu gérer la crise en 2008, il ne souhaite pas se mettre en avant". Cette fois-ci, "il préfère le rôle de l'Européen modèle", celui du "Français réprimant le capitalisme anglo-saxon si mal vu à Paris", raille Financial Times Deutschland.

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