Des sanctions contre la barbarie

Face à la violente répression des partisans du président déchu Mohamed Morsi par les militaires revenus au pouvoir en Egypte, l’UE peine à trouver une position commune. Elle a pourtant les moyens d’amener les parties à se parler et à rétablir le processus démocratique, en suspendant l’aide économique au pays.

Publié le 19 août 2013 à 15:45

Un crime de grande ampleur a été perpétré en Egypte. L'assaut donné par les forces de l'ordre, le 14 août, contre les campements de manifestants pro-Morsi au Caire a déclenché un bain de sang. Le bilan est désastreux : plus de cinq cents morts à travers le pays, selon des chiffres encore incertains. [Les victimes seraient près d’un millier à ce jour].

Larvé depuis le renversement du président Morsi, le 3 juillet, le coup d'Etat de l'armée égyptienne est désormais assumé : le général Al-Sissi a réduit à néant le fragile dispositif institutionnel qui était censé conduire à des élections. La démocratie a été piétinée en même temps que les normes élémentaires protégeant les droits de l'homme et le droit de manifester.

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Opinion

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Des mises en garde aussi indispensables que vaines

Les dirigeants de l’UE "ont raison" de dire que la violence des derniers jours en Egypte ne peut être ni justifiée, ni tolérée, commente la Frankfurter Allgemeine Zeitung, après la prise de position du président du Conseil européen Herman Van Rompuy et de celui de la Commission européenne José Manuel Barroso.
Le quotidien reste en revanche très sceptique sur les moyens dont dispose l’UE pour faire cesser cette violence :

On peut geler les relations avec les dirigeants militaires du Caire et essayer de les punir par le retrait de l'aide. [Mais] leur réponse est prévisible : ils ne vont pas tolérer le fait que [l’UE] se mêle des affaires intérieures de l'Egypte ; ils vont ignorer les appels au dialogue et faire savoir qu’ils peuvent trouver des partenaires ailleurs, comme à Moscou par exemple. [...] Cela ne veut pas dire qu’il faut renoncer à ces mises en garde [...] mais il ne faut pas se faire d’illusions quant à leur chance de succès. D'autant que ni les Frères musulmans, ni les militaires ne veulent poursuivre une voie capable de mener à un ordre civil qui inclue plusieurs forces politiques différentes.

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