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En plus d'avoir à fuir la police et "à vivre comme des loups dans les bois", les migrants de Calais [dans le Nord de la France] sont confrontés à une nouvelle difficulté : rester propres, rapporte Libération. Il y a six mois, trop débordé, le Secours catholique, l'association humanitaire qui les défend et les protège, a cessé de leur offrir des douches. Résultat : ils se lavent dans les rivières polluées ou partagent l'unique douche mise à leur disposition par l'hôpital de Calais. Dans leur camp de fortune, en pleine "jungle", ils se débrouillent avec les moyens du bord : de l'eau chauffée au feu de bois qu'ils se versent sur le corps à l'aide de boîtes de conserve vides. Mais comme le souligne Ahmad, un Afghan interviewé par la journaliste Haydée Sabéran: "On se lave ici, le lendemain on est sale. Tout le corps est malade". Car cette pénurie d'eau propre pose surtout un problème de santé publique. La gale, qu'on ne peut pas soigner sans douches, s'est installée et se propage parmi les migrants. "Un médecin compare les maladies des migrants à celles des Poilus dans le tranchés", souligne le quotidien. "Le temps passé à soigner la gale empêche de s'occuper des maladies plus graves, comme la tuberculose, le diabète, les fractures, nombreuses".
VU DE GRANDE-BRETAGNE
L'ONU à Calais, une humiliation pour l'UE
Le Haut Commissariat des nations unies pour les réfugiés (UNHCR) s'installe à Calais, rapporte The Independent. Leur mission : aider les immigrés, refugiés et demandeurs d’asile à "négocier" avec les services d’immigration français et britannique. Environ 1600 refugiés et migrants, dont 20% d'enfants, campent autour de la ville portuaire. Ils vivent dans des conditions sordides “sans mise à disposition d' équipements de bases”. Selon Médecins Sans Frontières, la majorité est originaire d’Afghanistan, de Somalie ou des territoires palestiniens. Le HCR décrit les relations entre les réfugies et les habitants de Calais comme “tendues”. Ces derniers reprochent à la Grande Bretagne de “n’avoir pas assez fait pour décourager les chercheurs d’asile.”
De l’autre coté de la Manche, le Daily Telegraph, remarque fièrement que les migrants vont à Calais parce qu’”ils veulent tous venir au Royaume Uni.” Pour ce quotidien conservateur et parfois francophobe, l’intervention de l’ONU “est tristement symptomatique d’un manque de volonté de la part des français de faire face au problème” et une humiliation pour l’Union européenne. Le problème sera résolu, soutient le Telegraph, “seulement quand les frontières périphériques de l’Union seront hermétiquement fermées". Une telle solution, se lamente le quotidien, semble être “bien au de là des capacité intellectuelles de l’UE.” Les milliers de gens en quête d'une vie meilleure vont continuer à vivre dans “la misère, autour de Calais, avec l’ONU en train essayer de recoller les morceaux”, conclue le quotidien.
