Idées Elections anticipées en Grèce

Vers un gouvernement d’unité nationale

Quel que soit le résultat de l’élection anticipée du 25 janvier, une large coalition de consensus devra se mettre en place en Grèce car il s’agit de la seule manière pour Athènes de négocier avec ses créditeurs, estime le directeur de I Kathimerini.

Publié le 6 janvier 2015 à 12:28

Nous aimerions tous qu’une boule de cristal nous montre ce que le pays deviendra au cours des mois à venir. Certains prédisent que la gauche va enfin l’emporter après 70 ans dans l’opposition, d’autres pensent que la gauche ne va durer que quelques mois et d’autres encore s’attendent à ce que l’élection du 25 janvier apporte un changement important au status quo.

Il est de plus en plus difficile de prédire ce quel avenir attend la Grèce et aucun sondeur ou analyste n’est en mesure d’affirmer avec certitude ce que le lendemain nous réserve.

Cependant, si je devais livrer mon pronostic, je dirais qu’à un moment où l'autre, en 2015 la Grèce sera gouvernée par une large coalition dont l’objectif sera de sauver la nation. Je en sais pas comment est-ce qu’on va y arriver et peu importe quel soit le parti ou l’homme politique qui sera à la tête de ce gouvernement. Il est presque certain que la Grèce sera dans une situation difficile aux alentours du mois de mars.

Je sais que cette idée déplaira aux fervents partisans de certains partis politiques qui estiment qu’il y a un complot derrière toute tentative échouée de donner les rênes du pouvoir à leur leader. Mais non seulement la tâche consistant à gouverner la Grèce aujourd’hui est compliquée mais elle est très risquée.

Le meilleur du journalisme européen dans votre boîte mail chaque jeudi

La crise économique contribue toujours à l’érosion des partis et des leaders politiques. [[Le pays devra bientôt faire des choix vraiment cruciaux et difficiles qui nécessiteront des réponses directes et courageuses.]]

Peut-être que la Grèce n’aura pas besoin de référendum pour décider de son appartenance ou de sa sortie de la zone euro ; une crise bancaire ou un autre évènement de ce genre pourra nous contraindre à un choix de toute manière.

Ce pays ne peut plus supporter tous ces drames. Son peuple est fatigué et désespéré, ses institutions et ceux qui sont censés les servir ont échoué. La Grèce aura besoin de nouvelles négociations avec ses créditeurs, que seul un gouvernement de consensus sera à même de mener.

Ce gouvernement devra être largement accepté, sérieux et travailler dur et toute tentative de présenter une formation qui aura meilleur aspect qu’elle n’agira ne fera certainement pas l’affaire. Nous avons besoin d’un gouvernement capable d’agir vite et d’imposer ses décisions.

En l’état actuel des choses, cela semble impossible à faire, tant la polarisation politique est élevée. Mais les gens, qui pourraient se révéler plus sages que prévu et faire preuve d’un fort instinct de survie, pourraient bien imposer ce qui semble à l’heure actuelle impossible : un consensus national qui garantirait que personne ne conduira de dangereuses expériences sur les éléments dont dépend le sort du pays.

Tags
Cet article vous a intéressé ? Nous en sommes très heureux ! Il est en accès libre, car nous pensons qu’une information libre et indépendante est essentielle pour la démocratie. Mais ce droit n’est pas garanti pour toujours et l’indépendance a un coût. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à publier une information indépendante et multilingue à destination de tous les Européens. Découvrez nos offres d’abonnement et leurs avantages exclusifs, et devenez membre dès à présent de notre communauté !

Média, entreprise ou organisation: découvrez notre offre de services éditoriaux sur-mesure et de traduction multilingue.

Soutenez le journalisme européen indépendant

La démocratie européenne a besoin de médias indépendants. Rejoignez notre communauté !

sur le même sujet