Des ouvriers d’une usine de siliciure de fer en Macédoine. Photo de Amanito/Flickr.

Le bonheur n'est pas dans le PIB

Un an après le début de la crise économique mondiale, une commission présidée par le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz prône une nouvelle mesure de la croissance, qui prendrait davantage en compte le bien-être de la population. Une mesure que la France entend faire adopter par ses partenaires européens.

Publié le 15 septembre 2009 à 13:22
Des ouvriers d’une usine de siliciure de fer en Macédoine. Photo de Amanito/Flickr.

La date de la remise durapport de la Commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social à Nicolas Sarkozy ne doit rien au hasard : lundi 14 septembre, soit un an après la chute de la banque américaine Lehman Brothers - événement qui a précipité le monde dans la crise - et quelques jours avant le G20 de Pittsburgh et l'assemblée générale des Nations unies, où les chefs d'Etat tenteront de s'accorder sur de nouvelles règles du jeu économiques. (...) Le rapport, dont les trois maîtres d'œuvre ont été Joseph Stiglitz, Amartya Sen – deux Prix Nobel d'économie – et Jean-Paul Fitoussi, président de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), propose de développer de nouveaux instruments de mesure de la richesse des nations. Lire le reste de l'article...

INDICE DU BIEN-ETRE

L'Italie dans les limbes du PNN

La presse européenne a bien accueilli le rapport Stiglitz mais avec quelques réserves. "Le PIB (Produit intérieur brut) comporte une multitude d'imperfections, note le Financial Times. Le PIB américain a augmenté pendant les trois dernières décennies, alors que les salaires ont stagné ou baissé pour la moitié la plus pauvre de la population. Et certains secteurs de la production n'ont pas leur place dans la mesure de la croissance : celui des armes par exemple". Le quotidien estime néanmoins que le PIB ne devrait pas être "détrôné par un nouvel indice censé englobé toute la mesure du 'bonheur'. Cela ne ferait que répéter l'erreur qui consiste à vouloir tout mettre dans un seul chiffre".

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Dans La Stampa, l'éditorialiste Massimo Gramellini se déclare enthousiaste mais admet : "En tant qu'Italien, je crains que les nouvelles règles ne nous fassent sombrer dans les limbes. Notre PIB devrait déjà être recalculé en excluant les gains des évadés fiscaux et des mafieux (qui a eux seuls équivalent presque à un autre PIB). Si l'indice devait inclure les expériences "mystiques" qui illuminent les vies de ceux qui décident de déménager ou de réclamer des documents à l'administration, je suppose que notre participation au G20 se limiterait à y servir les repas. A moins que les économistes de Sarkozy n'englobent l'anarchie et l'impunité dans l'indice du bien-être… Dans ce cas, nous serons une superpuissance".

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