Qu'ont en commun Français, je vous haime, Critique amoureuse des Français et L'amie américaine sortis récemment en librairie? A part que leurs auteurs respectifs Stephen Clarke (Anglais), Alberto Toscano (Italien) et Renée Kaplan (Américaine) sont tous les trois correspondants à Paris ? Ils dressent "le portrait d'une république [la France of course] engluée dans ses certitudes et son arrogance", répond la correspondante à Paris du quotidien belge Le Soir. "Le miroir qu'ils tendent à leurs hôtes n'est pas forcément celui dans lequel aime s'admirer la Castafiore", prévient Joëlle Meskens.
Les trois journalistes s'y moquent de tous nos chers travers nationaux, en particulier notre propension au cocorico. Comme quand la Paris s'était offusquée de ne pas décrocher les JO 2012 ou quand Nicolas Sarkozy avait tenté d'inscrire la gastronomie française au patrimoine mondial de l'humanité ou encore quand, en 2004, l'UMP avait choisi un sobre "L'Europe c'est la France en grand" pour son slogan des européennes. Inventer le minitel était une connerie souligne Clarke et se demande comment on a pu imaginer un jeu (la pétanque) qui se joue sur un terrain recouvert de litière pour chat. Renée Kaplan applaudit la France qui performe ("Il ne faut pas croire qu'ils [les fonctionnaires] ne collectent que les impôts, ils ont aussi des tas d'autres taxes à prélever") et se met en grève plus souvent qu'elle ne gagne l'Eurovision…Qu'importe si le trait est parfois un peu gros. "Si les trois éditeurs ont suivi la même démarche au même moment c'est que les Français adorent manifestement qu'on les regarde ('Parlez de moi, il n'y a que cela qui m'intéresse'). La démonstration de leur indécrottable narcissisme ? " conclut Joëlle Meskens.
Stephen Clarke, Français je vous haime (Ce que les rosbifs pensent vraiment des froggies), éditions du Nil.
Renée Kaplan, L'amie américaine, Chroniques d'une New-Yorkaise à Paris, éditions du Toucan.
Alberto Toscano, Critique amoureuse des Français, éditions Hachette Littératures