La communauté Voxeurop Elections européennes 2014

Déception, tristesse, désespoir

Publié le 26 mai 2014 à 10:07

On craignait ces résultats mais la réalité est néanmoins un choc.

D'autant plus qu'il restait, comme souvent, un peu d'espoir. L'espoir de découvrir d'autres résultats.

Certes, on peut toujours se dire que la participation a été tellement faible que les chiffres ne sont pas représentatifs. Qu'il reste tant de gens raisonnés et raisonnables qui n'ont juste pas trouve le chemin vers les urnes. Cette pensée-là nous aide à nous dédouaner, à ne pas nous interroger, à remettre les réflexions urgentes et les mesures nécessaires à plus tard.

Mais le résultat de ces élections aura des conséquences. Sur les politiques européennes et ainsi sur le quotidien de chacun de nous. L'Europe agace, l'Europe déçoit, l'Europe divise. On lui reproche de ne pas agir suffisamment, d'être trop lente, trop peu active. Mais désormais, ses processus décisionnels risquent d'être encore plus bloqués, avec une extrême-droite forte et tant de sièges au parlement occupés par des euro-sceptiques.

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Peu de médias se sont efforcés d'expliquer pourquoi il nous la faut vraiment, cette Europe, malgré ses faiblesses, malgré ses inégalités, malgré ses imperfections.

Trop peu de gens pensent global, car on ne les incite pas à le faire. La diminution des heures d'enseignement de l'histoire n'est qu'un symptôme parmi tant d'autres. Car comment comprendre la nécessité de l'Europe actuelle si l'on n'a pas appris les leçons de son histoire ?

Cette génération d'hommes politiques qui nous gouvernent (sans oublier leurs pendants médiatiques) n'ont pas vécu le dernier conflit mondial, n'ont pas expérimenté cette nécessité vitale de construire une union européenne.

Leur manque-t-il l'inspiration, l'idéalisme ? Ils ne parlent que d'économie. Et lorsque celle-ci va mal (et tel est le cas depuis quelques années), ce seul argument pro-européen devient celui de leurs adversaires.

Repli national, montée des nationalismes, voilà les mots d'ordre accompagnant ces élections européennes de 2014, mais aussi, plus généralement, cette période de crise, de troïka, d'austérité.

Pourtant, il ne s'agit, aujourd'hui, même plus de la question "État-Nation ou Union Européenne ?" ! Il est plutôt très urgent de se mettre à penser global ! Non seulement l'élite politique, médiatique et économique, mais chacun de nous !

Qu'est-ce que la France, l'Allemagne, la Hongrie vont bien pouvoir faire, seules et isolées, dans quelques années, face aux actuels pays émergents qui seront encore plus forts?

Notre seul futur possible est celui de l'Europe unie.
La seule existence possible est celle en tant qu'Européens.

La guerre qui éclata il y a presqu'exactement cent ans sonnait le glas des grands empires qui s'effondrèrent en grande partie en raison de la marche triomphale des États-Nations.
Cette année 2014 aurait pu, aurait dû sonner le glas de l'État-Nation et faire émerger un vrai esprit européen, une vrai envie de parfaire cette construction, de l'améliorer, de se l'approprier vraiment, démocratiquement.

Les résultats des élections nous apprennent qu'il s'agit, une fois de plus, d'une occasion manquée. Que la préférence nationale prime sur l'européenne, chez beaucoup d'Européens.

La tour d'ivoire dans laquelle semblent s'être enfermées beaucoup d'élites, mais aussi de nombreux médias, il faut la détruire et mieux informer, mieux communiquer, mieux faire comprendre ce qu'est l'Europe, ce qu'elle peut faire, ce qu'elle doit faire.

Si un Monsieur Philippot ose parler de préférence nationale - française - (notamment face à l'Allemagne), alors qu'il préférait, lui-même (en pleine campagne pour la mairie de Forbach en Moselle) séjourner dans un hôtel allemand, à quelques kilomètres de la frontière, plutôt que de confier son argent à un hôtelier français à Forbach, on ne peut que parler d'hypocrisie et de faux-semblants. Et ce sont justement ces maux-là qui sapent les fondements de ce beau projet européen.

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