Afficher l'article dans votre langue
Nous faisons face à des actes de terreur sans précédents. Ils ont toujours existé, en soit. Mais depuis 2004, l’Europe est désarçonnée, années après années, par des hommes qui n’ont aucune humanité. Face à ce destin de vie improbable, si monstrueux et sans aucune justifications possibles, nous ne comprenons pas.
Voulait-on s’attaquer à l’Europe ? Peut-être pas, ce qui est sûr, c’est que ces individus s’attaquent à l’Humanité, à la démocratie, à la liberté, valeurs que l’Union européenne a toujours porté. Face à cette douleur que nous ressentons, face à la haine à laquelle nous succombons, face à l’horreur du procédé utilisée, face à la vision des cadavres et des blessés, nous ne comprenons pas. Pourquoi ?
Si personne, sur le Vieux Continent et ailleurs, ne comprend ces actes, c’est parce que rien ne peut justifier la mort, le sang, les vies brisées, les familles endeuillées, les larmes des proches, les pleurs de tous citoyens, qu’ils soient Belges ou Européens.
Cette souffrance se répète à travers le temps et les États. Et lorsque l’un d’entre nous souffre, nous devons rester unis. La Belgique est le symbole d’une démocratie attaquée en son sein, d’un peuple pris par surprise, abasourdi par la cruauté d’individus ne recherchant que la mort et le désastre, le chaos et la misère, la tyrannie et la terreur. Mais la Belgique représente aussi la solution à ces actes, contre lesquels nous semblons démunis, par sa devise magnifique : “l’union fait la force”. Qui pourrait être complétée par celle de l’Union Européenne : “Unis dans la diversité”.
Qui peut affronter seul un massacre aussi soudain, aussi vicieux, aussi lâche ? J’ai beaucoup entendu que la Belgique était devenue l’épicentre du djihadisme européen, que son manque d’identité l’avait réduit à accepter tous les comportements, qu’elle était l’emblème de la faillite du projet européen. En plus d’être faux, peu de monde est venu au secours de la Belgique. Le France a fermé ses frontières, les pays de l’Est ont fait l’oreille sourde, pendant que les pays du Sud sont dépassés par la crise des réfugiés et ceux du Nord embourbés dans leurs débats avec l’extrême droite. Cela montre l’échec de l’Europe intergouvernementale.
Si la Belgique est touchée aujourd’hui, nous le sommes tous aussi. Le monde, l’humanité, l’Europe, la liberté. Alors Levons-nous ! Dressons-nous ensemble face à cette menace obscure, approchant dans l’ombre d’un obscurantisme religieux sans fondements ni préceptes. Restons unis face aux actes ignobles, honteux. Dressons-nous telle une marée humaine, surpassant la désunion, le chaos et la colère que les terroristes veulent nous voir afficher !
Plus qu’une levée de boucliers, l’Europe doit réagir à la hauteur des évènements lorsqu’elle est attaquée en son centre, en sa capitale, à deux pas du siège de la commission européenne ! Cela impose que nous aidions, tous ensemble, la Belgique à se relever.
Un blessé guérit mais se souvient toujours de sa blessure. Une cicatrice qui le marque à vie, tout comme ont été marqué l’Espagne, le Royaume-Uni, la France, la Belgique mais aussi les États-Unis, le Liban, tous les pays d’Afrique et d’Asie victimes du terrorisme.
On peut faire le choix de sombrer dans la haine, de cloisonner l’État de droit, d’intervenir seul à l’étranger. On peut aussi demander de l’aide, prendre des mesures ensemble. Agir, pour plus d’efficacité, plus de solidarité.
Ces mesures viseraient à œuvrer pour plus d’entraide de coopération : échanges des informations entre services secrets, transfert de compétences à Europol (devenant le FBI européen ?), défense de nos frontières, création d’une armée européenne, vote du Passenger Name Record, création d'une Europe judiciaire.
Nos valeurs sont trainées dans le sang de nos concitoyens, la liberté déchirée par les explosions, la tolérance piétinée par l’horreur, la fraternité souillée par la soudaineté de la déflagration. Nous devons rester unis, parce que c’est la meilleure réponse à l’horreur. La douleur est là. Elle ne disparaitra surement jamais pour les familles des victimes, des blessés.
La haine est le premier sentiment à venir. La colère. Le déchirement. L’agressivité. la fureur. Pourtant, quelle peut être la meilleure réponse à de telles actes que l’unité et la défense de la Vie. Par vie, j’entends l’Homme et ses valeurs. Par unité, j’entends les Bruxellois se rassemblant Place de la Bourse, comme les Parisiens devant l’Hôtel de Ville. C. Tout ce que ces individus détestent, tout ce que nous représentons.
A la vie, j’oppose la Terreur, la mort, le terrorisme. Si j’ai encore foi en l’humanité, c’est parce que je crois l’Homme capable d’accomplir des projets magnifiques, notamment par la défense des droits de l’Homme, la préservation de l’environnement, le combat pour la démocratie.
Face à toutes ces victimes innocentes, la solidarité doit être de mise. C'est l'Europe toute entière qui doit se sentir concernée par les attaques de Bruxelles. Et nous ne devons pas manifester notre solidarité que de manière nationale, ni par des déclarations futiles visant à une récupération politique des évènements. L'Europe doit agir maintenant, par des gestes simples de solidarité mais aussi par des mesures fortes.
Et si la porte de Brandenburg était illuminée du drapeau Belge, tout comme la fontaine de Trevi et la Tour Eiffel, si le drapeau Belge flottait sur 10 downing Street, c’est parce que nous sommes unis par toutes les valeurs humaines attaquées à Bruxelles. Parce que l’Union fait la force.
Dessin : Bojesen, Jyllands-Posten, Aarhus
