Angela et nous

Publié le 28 septembre 2009 à 12:41

Angela Merkel a désormais les mains libres pour gouverner. Qu’est-ce que cela va changer pour les Européens ? A Paris, les responsables français espèrent – comme à chaque élection – un renforcement du "couple" franco-allemand. Malgré leurs différences personnelles, la chancelière et Nicolas Sarkozy tenteront certainement de se poser en leaders de l’UE. Tout simplement, comme l’explique dans Le Monde l’ancien ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer, "parce que les institutions sont faibles, la Commission très faible, le traité de Lisbonne suspendu. Le centre de gravité de l'Europe ne peut être que Paris et Berlin. Il n'y a qu'à faire le tour : la Grande-Bretagne est décidée à rester à l'écart. L'Italie est... l'Italie. La Pologne va bien mais a du chemin à faire. L'Espagne est plongée dans une crise sérieuse."

Avec la nomination probable de Guido Westerwelle au ministère des Affaires étrangères, l’Allemagne renoue avec l’ère Helmut Kohl - Hans-Dietrich Genscher, lorsque le chancelier CDU et son ministre libéral menaient de front l’intégration européenne et la réunification allemande. Mais Westerwelle, souligne la Neue Zürcher Zeitung, est un partisan de liens étroits avec la Russie, ce qui ne manquera pas de causer des tensions avec d’autres Etats de l’UE, notamment à l’Est.

En Irlande, les opposants au traité de Lisbonne assurent que le texte imposera une nouvelle vague de libéralisme à leur pays et appuient leur argument sur l’avènement de la coalition entre chrétiens-démocrates et libéraux à Berlin. Le quotidien polonais Dziennik Gazeta Prawna souligne pourtant que la chancelière aura du mal à imposer son pays comme moteur économique de l’Europe, car "les caisses sont vides".

Alors que faut-il attendre de l’Allemagne ? Pas plus, ni moins, que des autres pays. Vingt ans après la chute du mur de Berlin, elle est malgré la crise un pôle de stabilité au coeur de l’Union européenne. Mais la décision de la Cour constitutionnelle, au début de l’été, de garantir par la loi l’influence de Berlin sur les décisions prises à Bruxelles, le montre. L’Allemagne défend ses intérêts, même s’ils ne sont pas toujours les mêmes que les intérêts de l’Union. Qu’Angela Merkel soit chancelière ou pas. E.M.

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