Rendez-vous manqué

Publié le 21 décembre 2009 à 10:02

A Copenhague, l'Europe avait rendez-vous avec l'histoire : la conférence internationale sur le changements climatique (COP15) se déroulait sur son sol, elle affiche de plutôt bonnes performances en matière environnementale, et, chose rare, elle était parvenue à exprimer une position commune et ambitieuse en matière de réduction des émissions de CO2. Elle aurait donc pu prétendre à un rôle majeur dans les négociations.

Ce rendez-vous, l'Europe l'a manqué : dès le début de la conférence, il a été clair que les discussions étaient essentiellement menées par Washington et Pékin, le "G2" des pays les plus pollueurs. Nicolas Sarkozy, Gordon Brown et Angela Merkel, ainsi que les organisateurs danois ont, peut-être avec les meilleures intentions, joué de manière individuelle au lieu d'utiliser le levier communautaire. Face à eux, au "G2" et aux pays émergents (Brésil, Inde, Afrique du Sud), la présidence suédoise de l'Union ne faisait pas le poids et ce n'était pas le rôle du président de la Commission José Manuel Barroso. Et si le président du Conseil de l'Union Herman Van Rompuy avait été présent, cela n'aurait probablement pas changé grand-chose.

Résultat : du point de vue du climat, l'accord obtenu à l'arraché en petit comité ne fixe pas d'objectifs à long terme en matière d'émissions de CO2, prévoit des aides insuffisantes pour permettre aux pays en développement d’avoir accès aux technologies non polluantes et, surtout, il n'est pas contraignant pour ses signataires. Et plus de 46 000 tonnes de CO2 (selon le cabinet Deloitte) ont été émises pour rien en douze jours. Du point de vue de politique, la première puissance économique mondiale et ses 600 millions de citoyens prêts à faire des efforts au nom des générations futures, est restée sur le banc de touche. La leçon que l'on en tire est toujours la même : divisés, les Européens ne pèsent pas grand-chose sur la scène mondiale. Leurs dirigeants s'en sont-ils rendus compte ?

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