Tendances 2013

Publié le 4 janvier 2013 à 16:25

Transition ou décision ? Après 2012, l’année où l’euro devait s’effondrer, il est tentant de définir à l’avance ce que 2013 sera pour les Européens, au risque de se tromper. Mais au petit jeu des pronostics, on peut tout de même dégager de grandes tendances, dont les effets seront durables dans la vie politique et quotidienne de l’Union européenne. Petit tour d’horizon.
L’événement de l’année sera les élections législatives en Allemagne, vraisemblablement le 22 septembre. Angela Merkel, qui conserve un taux de popularité record, a de bonnes chances d’être élue pour un troisième mandat de chancelière. Elle maintiendra donc sa politique européenne de rigueur, populaire auprès de ses électeurs. Mais elle aura également besoin de stabilité, ce qui pourrait favoriser la politique d’intervention de la Banque centrale européenne dans la crise de la dette. Car cette politique, bien que peu populaire à Berlin et à la Bundesbank, a calmé les marchés et accordé un répit aux partenaires de l’Allemagne les plus importants et les plus fragiles que sont l’Italie, l’Espagne et la France.
En Italie, justement, les élections se tiendront les 24 et 25 février, avec un enjeu majeur : le “techno“ Mario Monti pourra-t-il continuer à gouverner sans être élu mais avec le soutien d’une coalition de partis centristes ? La situation italienne est exemplaire pour l’Europe entière, et ce à deux titres. Une politique de rigueur conforme aux attentes des marchés et des pays partenaires est-elle suffisante pour redresser un pays ? Un gouvernement technocratique peut-il à terme concilier les exigences économiques et démocratiques d’une société ?
Pendant ce temps, les Britanniques - et beaucoup d’autres Européens - vont continuer de s’interroger sur leur place dans l’UE. Malgré les appels insistants de l’aile eurosceptique de son parti, le Premier ministre David Cameron devrait éviter de prendre la responsabilité historique d’une remise en cause de l’appartenance de son pays à l’Union. Mais cette hypothèse pèsera forcément sur les négociations sur le budget européen pour 2014-2020, ainsi que sur la gestion de la crise et les réflexions sur l’avenir institutionnel de l’UE.
Cameron aura d’autant moins intérêt à couper les ponts avec le continent que le Royaume-Uni se rapprochera du référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, prévu en 2014. L’épée de Damoclès d’une séparation pèsera également sur la Belgique, où les nationalistes flamands prépareront les élections fédérales de 2014, et sur l’Espagne, où la Catalogne va tenter de créer les conditions les plus favorables pour organiser son référendum sur l’indépendance, en 2014 également.
Les aspirations catalanes, qui se traduisent également par une contestation de la manière dont la région participe au financement de l’Etat, vont accentuer la vulnérabilité de l’Espagne. Avec un taux de chômage de quasiment 25% et un secteur bancaire très affaibli, le pays restera le maillon faible de l’Europe, et le pays qui (si l’on excepte le cas extrême de la Grèce) concentre tous les maux économiques et sociaux du continent.
Car au-delà des tendances politiques, c’est le contexte social et la situation personnelle des 500 millions d’Européens qu’il faudra observer tout au long de l’année. Quelles que soient les décisions prises à Bruxelles ou Francfort, quelle que soit la remontée des courbes boursières et macroéconomiques, l’avenir de l’UE se façonnera aussi et surtout dans les usines, les bureaux, les hôpitaux, et les rues où se retrouvent de plus en plus de victimes de la crise.

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