Ne pas manquer l’occasion libyenne

Publié le 26 août 2011 à 10:22

Mais où est donc passée Mme Ashton ? Ce n’est pas la première fois que l’on se demande ce que fait le chef de la diplomatie européenne, mais la question est d’autant plus pertinente, à l’heure où la Libye semble basculer elle aussi du côté de la démocratie sous le coup d’une intervention militaire dans laquelle les Européens ont joué un rôle-clé.

Les événement en Libye ont certes eu le mauvais goût de se précipiter au moment où les institutions bruxelloises sont traditionnellement en vacances, avec un personnel limité aux affaires courantes. La patronne du Service européen d’action extérieure (SEAE) a bien écourté les siennes, mais, pour s’exprimer, elle doit consulter les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept. Or, la plupart d’entre eux sont encore en congé. Leur première réunion est prévue pour le…12 septembre.

Le 23 août, Mme Ashton a tout de même annoncé, lors d’une conférence de presse passée quasiment sous silence par la presse, qu’elle s’était entretenue avec le chef du Comité national de transition libyen (CNT) Moustapha Abdel Jalil sur “les moyens par lesquels l’UE, les Etats membres, peuvent contribuer à un meilleur avenir pour le peuple libyen”. Le rôle joué par les Européens dans la crise libyenne a prouvé qu’ils sont capables de s’impliquer dans une région — la Méditerranée — dont les Etats-Unis estiment qu’elle relève de leur compétence.

Capables d’agir de concert militairement, ils doivent à présent l’être politiquement, si possible à travers les institutions communes. L’occasion, c’est la reconstruction, un secteur où les Européens ont une expérience reconnue. Après avoir été insensément absente lors de l’éclosion du “printemps arabe”, l’Union ne peut se permettre de manquer cette occasion. Dautant que la Libye est stratégique en raison de sa position géographique, de son poids économique et de son rôle dans la régulation des flux migratoires en provenance d’Afrique subsaharienne.

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Parmi les outils dont dispose l’UE sur ce terrain, il y a l’Union pour la Méditerranée (UPM) : mal née et quelque peu à l’abandon, elle pourrait renaître comme véritable organisme de coopération et de coordination politique. Une tâche à laquelle Mme Ashton pourrait s’atteler et qui donnerait à son poste un sens que les Européens ont pour le moment du mal à saisir.

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