La Commission régule, mais pas trop

Publié le 16 novembre 2011 à 11:41

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“Trop peu, trop tard” : la réforme des agences de notation proposée le 14 novembre par Michel Barnier, la troisième en 3 ans, ne satisfait pas La Tribune. Contrairement aux attentes, le Commissaire européen au Marché intérieur et aux Services a renoncé à une proposition clé : la suspension de la notation souveraine d’un pays en difficulté. Selon le quotidien économique, les confrères scandinaves de Barnier, “choqués par l’idée même d’une interdiction d’une notation, jugée comme une entrave à la liberté d’expression, sur le modèle américain, auraient été à l’origine de cette fronde “. Pour le journaliste Jean Quatremer, Michel Barnier a dû reculer en raison “du lobbying effréné auquel se sont livrées les agences de notation”.

Le texte présenté vise à réduire la dépendance des institutions financières envers la notation des trois grandes agences mondiales, Standard & Poor's, Moody's et Fitch Ratings : “ll s'agit notamment d'obliger les investisseurs à mener leur propres évaluations, de constituer un index européen des notations (EURIX) et de forcerà une rotation de ces notations ou à une prise en compte simultanée de plusieurs notes afin d'éviter toute décision automatique d'investissement lorsqu'une note est abaissée.”, note le quotidien.

“Le serpent de mer d'une agence européenne de notation n'a pas refait surface”, remarque La Tribune, “au grand dam des socialistes et même de certains libéraux allemands au Parlement européen”, qui adoptera le texte conjointement avec le Conseil des ministres.

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Le 14 novembre, le Parlement a voté un changement décisif dans les ventes à découvert:

Ces opérations consistant à vendre un titre avant de le détenir dans l'espoir de l'acheter à un prix plus bas resteront permises mais les opérateurs devront désormais faire la preuve qu'ils seront en mesure de détenir le titre au moment de sa livraison, qui interviendra quant à elle dans un laps de temps plus court, explique La Tribune. L'Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) aura aussi le pouvoir de les interdire en cas de tensions généralisées sur les marchés, ce qui permettra d'éviter la répétition de décisions non coordonnées de la part des Vingt-Sept comme à l'été dernier, en pleine tempête financière. Les opérations sur dette souveraine feront quant à elle l'objet d'une attention particulière et les opérations les plus spéculatives seront interdites.

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