"Révélations sur les coulisses de Bruxelles — le marché secret pour sauver la City de Barnier", titre le Financial Times, qui relate des fuites sur les discussions qui ont eu lieu en décembre dernier entre Londres et l'UE afin d'installer un Britannique comme commissaire européen aux affaires financières, en échange du soutien du Premier ministre David Cameron au nouveau pacte fiscal.
Selon plusieurs responsables qui ont participé aux discussions, l'échange portait sur le Français Michel Barnier, le commissaire européen au Marché unique et bête noire du Trésor britannique, qui irait remplacer la Britannique Catherine Ashton à la tête de la diplomatie de l'Union européenne.
Le quotidien londonien révèle que le projet de remaniement a été élaboré avec l'équipe de José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, mais que l'enthousiasme s'est estompé lorsqu'il est apparu que le Parlement européen s'y serait opposé. Un porte-parolo de Barroso a bien nié son existence, affirmant que le président de la Commission "n'a jamais eu et n'aura jamais l'intention de proposer cet échange". Cela dit, poursuit le Financial Times,
…plusieurs personnes impliquées affirment que le remaniement était une option sérieuse et crédible pendant l'intense activité diplomatique qui a précédé le sommet de décembre. L'une d'entre elles a dit que "la tête de Barnier avait été offerte aux Britanniques sur un plateau" […] Nombreux sont ceux, dans la City et à Westminster qui auraient salué l'éviction de M. Barnier, mais certains responsables britanniques ont conclu que cela n'aurait offert qu'un répit temporaire. En revanche, M. Cameron a essayé sans y parvenir de faire figurer au nouveau traité des garanties permanentes afin de protéger les services financiers.