Le gouvernement recule, pour le moment

Publié le 25 septembre 2012 à 12:14

Le gouvernement portugais est revenu sur sa décision d'augmenter les cotisations salariales sur la sécurité sociale (TSU) mais a confirmé de nouvelles hausses d'impôts à venir dans le budget 2013. Le Premier ministre Pedro Passos Coelho a finalement renoncé à cette mesure controversée après une crise politique qui a vu des centaines de milliers de Portugais descendre dans les rues le 15 septembre. Le Président de la république, des membres du gouvernement ainsi que des hommes d'affaires - qui auraient pourtant profité de cette mesure - avaient également critiqué le projet du Premier ministre.

La Commission européenne a déjà annoncé que le gouvernement portugais devrait rapidement annoncer de nouvelles mesures pour remplacer celles auxquelles il renonce, "afin d'éviter une interruption dans les facilités de crédit accordées par l'Europe". Selon Público,

Bruxelles insiste pour que les nouvelles mesures soient approuvées par la troïka (UE-BCE-FMI) avant la réunion des ministres des Finances de la zone euro le 8 octobre, pendant laquelle sera décidé le versement, ou non, de la sixième tranche d'aides destinée à couvrir les dépenses publiques à venir.

Le quotidien de Lisbonne ajoute :

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Pour le pays comme pour le gouvernement, il y aura un avant et un après TSU. Pour le Premier ministre, c'est une leçon à retenir. Et cette leçon dit qu'il est impossible de continuer à gouverner en ignorant le pays, à légiférer sans écouter.

Le quotidien économique Jornal de Negócios va plus loin dans la critique du gouvernement, et l'accuse de cacher la vérité au peuple portugais :

La crédibilité de la politique d'austérité n'est pas idéologique mais mathématique. Cette politique ne fonctionne pas. Comment croire quelqu'un qui estime à 11,6% les revenus de la TVA quand au final, ils s'élèvent à 2,2% ? […] Comment continuer à tenir les prévisions pour 2013 après l'effondrement de 2012 ? […] L'annonce de nouvelles taxes a été vague, et ambiguë. […] Semer l'incertitude révèle non seulement un certain amateurisme, mais aussi de l'insécurité, un manque de stratégie, une incapacité à mener une nation qui s'effondre sous les factures.

Jornal de Negócios conclut avec un message et une question à l'intention de la troïka :

Messieurs, le gouvernement n'a pas réduit les dépenses de l'Etat comme promis, mais les Portugais ont fait tout ce que vous avez demandé. Ca n'a pas marché. Et cet échec est aussi le vôtre. Vous seuls pouvez changer la politique parce que notre gouvernement vous craint et que le Portugal compte sur vous. Pourquoi ne le faites-vous pas ?

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