Réveil difficile pour le rêve ukrainien

Publié le 30 octobre 2012 à 14:16

Les élections du 28 octobre “ont rebattu les cartes du régime autoritaire de Viktor Ianoukovitch. Ce n’est pas une catastrophe, mais le ‘rêve ukrainien’ est en train de mourir” estime Lidové noviny. Deux jours après la victoire du Parti des régions du président Ianoukovitch, qui a recueilli 31% des voix, le quotidien tchèque regrette que l'Ukraine soit revenue à un mélange entre modes de scrutin proportionnel et majoritaire, ce qui a permis au président de “lancer la machine à acheter des voix” :

Des centaines de millions d'euros ont été jetés dans les zones où les candidats soutenus par le parti gouvernemental ont construit des terrains de jeux, routes, écoles ou réparé les tuyaux d'eau chaude. [...] Il semble que ces élections aient été davantage une question d'argent qu’une décision sur l’avenir de l'Ukraine. Selon les témoignages, une voix coûtait entre 100 et 500 euros. En outre, le nombre de malades a augmenté de manière phénoménale le jour des élections. Des membres de la commission électorale sont venus chez eux. Et à cette occasion, selon les observateurs, ils pouvaient faire pression sur les électeurs et falsifier leur vote.

Cet écart de l'Ukraine hors de la voie démocratique est critiqué par Walburga Habsburg Douglas, la coordinatrice des observateurs de l'OSCE, note Lidové noviny, qui constate toutefois que

Les plans de Ianoukovitch n'ont pas fonctionné a 100%. Il n'a pas réussi à obtenir une majorité constitutionnelle, ni même une majorité simple. Il aura besoin soit des communistes (arrivés troisièmes) soit d'ouvrir les coffres pour acheter des transfuges (1 million d'euros chacun selon des estimations) [...] La bonne nouvelle, c'est que des électeurs ont rendu plus difficile le chemin vers une hégémonie plus grande ou le chemin biélorusse. Même le nationaliste extrémiste Oleg Tyagnybok a réussi à entrer au Parlement. Son parti, Svoboda (Liberté), veut détruire l'influence des "Moskal" (les Russes) et des “youpins” en Ukraine. Mais il semble que grâce à l'alliance d’opposition (autour de l'ex Premier ministre Ioulia Timochenko), il atténue sa rhétorique belliqueuse. […] Il est triste de constater que le nationaliste très controversé sera le sel qui peut influencer positivement la composition du levain politique ukrainien.

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