Commerce : Bruxelles montre ses dents…de porcelaine

Publié le 19 novembre 2012 à 11:52

Au nom de la défense du marché unique, la Commission européenne a décidé […] de relever de 17,6 % à 58,8 % les droits de douane sur 55 articles de vaisselle en porcelaine et en faïence importés de Chine”, annoncent Les Echos. Le quotidien économique précise que Bruxelles a ouvert cette procédure “à la suite d’une plainte de producteurs européens déposée le 31 janvier 2012” et que “ce relèvement est provisoire : en mai prochain, après de nouvelles études et si le dumping est confirmé, la Commission demandera aux Etats membres de voter sur le maintien ou non de ces pénalités pendant cinq ans”.

“*Faut-il pour autant parler d'une décision ‘importante et courageuse’ ?*”, comme l’ont fait deux ministres français, se demande le journal parisien dans son éditorial :

Cette décision n'a rien d'exceptionnel. La Commission en a pris d'autres récemment dans le même sens. Elle a ouvert deux enquêtes sur les panneaux solaires, qui pèsent beaucoup plus dans le déficit commercial de l'Europe vis-à-vis de la Chine (plus de 20 milliards d'euros d'importations l'an dernier). Et elle envisage de lancer une autre enquête sur un secteur plus haut de gamme et donc hautement symbolique, les équipementiers télécoms. En Chine, les autorités et les médias commencent à montrer des signes d'agacement vis-à-vis de ce durcissement, ce qui n'est pas forcément un mauvais signe.

Cette nouvelle attitude de Bruxelles ne vient pas tant de la crise économique en Europe que du succès économique en Chine. Pour maintenir une croissance élevée, ses gouvernants ont laissé prospérer toute une série de pratiques contraires aux règles du commerce international, comme le non-respect de la propriété intellectuelle, le subventionnement par les collectivités locales ou le dumping. Le plus grand pays du monde n'étant plus une nation pauvre méritant des égards particuliers, il est logique que son premier partenaire commercial, l'Union européenne, intervienne au cas par cas, là où les bornes ont été franchies, en respectant les règles strictes fixées par l'Organisation mondiale du commerce. Mais il serait illusoire de croire que les droits de douane appliqués ici ou là sauveront l'industrie européenne.

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