L’union bancaire passe mal à Berlin

Publié le 11 juillet 2013 à 11:37

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"Union bancaire : l’Allemagne appuie à nouveau sur le frein", titre La Tribune au lendemain de la présentation par la Commission européenne du deuxième volet du projet d’union bancaire, qui "consiste à créer une autorité de résolution unique, chargée de renflouer ou de démanteler les banques en difficulté" :

Constitué de représentants de la BCE, de la Commission européenne et des autorités nationales de résolution des crises bancaires, ce conseil de résolution unique "serait doté de vastes pouvoirs lui permettant d'analyser et de définir l'approche à adopter pour la résolution d'une banque". [...] Pour autant, le conseil de résolution se contentera de formuler des recommandations. C'est à la Commission qu'il reviendra "d'appuyer sur le bouton", pour décider de la mise en œuvre d'un plan de résolution.

Le quotidien en ligne souligne les réticences de l’Allemagne qui "juge que la proposition de la Commission va ‘au-delà de [ses] compétences’ et impliquerait donc des changements de traités. [...] [Elle] redoute [également] que les banques allemandes paient pour des concurrentes étrangères en difficulté, que ce soit pour financer leur sauvetage ou leur liquidation."

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A Berlin, Die Welt estime que "l’UE cherche le conflit avec l’Allemagne", reprenant la position d’un représentant du gouvernement allemand qui se plaint que Bruxelles "exagère" en demandant à avoir "le dernier mot". En revanche, dans son commentaire, le quotidien ne trouve "rien à redire en principe" du plan de la Commission, car "tout le monde sait [...] qu’il est préférable que tous les responsables se réunissent autour d’une table".
Die Welt s’inquiète pourtant :

Le sauvetage de l'euro a déjà fait naitre trop de solutions provisoires : le transfert de la supervision bancaire à la Banque centrale européenne (BCE), par exemple. D'une part, elle doit élaborer sa politique monétaire de façon indépendante, et d'autre part elle doit prendre des décisions qui nécessitent [...] un contrôle démocratique [...]. L’actuelle proposition de la Commission montre bien qu’elle avait déjà des doutes par rapport à ce conflit d'intérêts. Il serait logique d’accorder le droit de liquider les banques à la BCE après lui avoir donné la compétence de la supervision. Mais la Commission a compris que ceci était un péché interventionniste. C’est pourquoi on ne lui a pas conféré le pouvoir de démanteler les banques. Il faudrait un amendement au traité sur l'Union européenne, pour que l’architecture de la stabilité devienne solide en soi.

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