Revue de presse L’avenir de l’Europe

L’UE dans 5 ans ? C’est la Belgique aujourd’hui

Publié le 19 juillet 2014 à 19:27

Si vous voules savoir à quoi ressemblera l’UE dans cinq ans, vous devriez regarder la Belgique d’aujourd’huiécrit l’ancien député européen Derk Jan Eppink dans De Volkskrant. Les deux sont “des chantiers permanents, où les toits sont reconstruits pour cacher un problème de fondations”, et partagent une situation semblable après les élections du 25 mai — des élections fédérales et régionales ont eu lieu en Belgique le même jour que les européennes — de même qu’un problème fonamental : une fracture entre le nord et le sud.

La formation d’un gouvernement en Belgique n’est jamais simple (après les élections de 2010, il a fallu 541 jours), mais cette fois cela pourrait être encore plus difficile : les électeurs flamands ont voté pour le parti nationaliste N-VA, alors qu’en Wallonie, “ils ont penché à gauche. Le Parti socialiste a perdu quelques voix au profit du parti communiste local. Les Flamands votent plus à droite, les Wallons à gauche”. Eppink se demande s’il sera possible de former un gouvernement fédéral belge après ces résultats.

Les élections européennes ont produit une situation comparable : “dans l’Europe méditerranéenne, la gauche a gagné ; dans le nord, c’est la droite qui l’a emporté”. Eppink estime que ces résultatsvont compliquer l’attribution des postes-clé au sein des institutions européennes : “l’Ue se dirige à présent vers une conférence intergouvernementale pour la réforme desinstitutions ‘à la Belge’.”

Il estime que le problème de l’UE et de la Belgique réside dans les fondations du développement socio-économique : “le Nord estime que le Sud doit accélérer les réformes structurelles et le Sud pense que le Nord est égoïste et antisocial. Cela a provoqué une polarisation en Belgique pendant des décennies et cela est en train de se produire à l’identique dans l’UE.

Le meilleur du journalisme européen dans votre boîte mail chaque jeudi

Les responsables politiques européens et belges peuvent se retrancher “derrière leur ligne Maginot contre les horreurs du monde extérieur”, comme ils l’ont fait lorsque les autres partis ont établi un cordon sanitaire autour de la N-VA lorsqu’il a été question de former un gouvernement fédéral en 2010, mais cela a serti l’effet opposé : Bart De Wever, le chef de la N-VA, a remporté les dernières élections. La même chose s’est produite au Parlement européen : en 2009, un cinquième environ des députés était eurosceptique, mais “les groupes politiques classiques ont ignoré toute critique”. Maintenant, un tiers des eurodéputés provient de mouvements “qui vont du critique aux extrêmes anti-européens.”

Eppink recommande donc que l’UE regarde à la Belgique de plus près :

La où va la Belgique, va l’Europe. Si l’UE continue de suivre le chemin belge, les conséquences seront globales. Les europoliticiens feraient bien de jeter un coup d’œil à la misérable formation du gouvernement belge.

Tags
Cet article vous a intéressé ? Nous en sommes très heureux ! Il est en accès libre, car nous pensons qu’une information libre et indépendante est essentielle pour la démocratie. Mais ce droit n’est pas garanti pour toujours et l’indépendance a un coût. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à publier une information indépendante et multilingue à destination de tous les Européens. Découvrez nos offres d’abonnement et leurs avantages exclusifs, et devenez membre dès à présent de notre communauté !

Média, entreprise ou organisation: découvrez notre offre de services éditoriaux sur-mesure et de traduction multilingue.

Soutenez le journalisme européen indépendant

La démocratie européenne a besoin de médias indépendants. Rejoignez notre communauté !

sur le même sujet