Que faire des jihadistes de retour en Europe ?

Publié le 30 septembre 2014 à 07:44

La guerre contre l’Etat islamique (EI) “bouscule les discussions” parmi les pays de l’UE afind e parvenir à un accord sur les moyens de contrer la menace d’attentats commis par des citoyens de l’UE de retour de Syrie ou d’Irak, écrit The Guardian.

Selon le quotidien britannique, les ministres de l’Intérieur des Vingt-huit doivent se rencontrer à Luxembourg mi-octobre avec “des responsables des plus importants réseaux sociaux, comme Twitter, Facebook et Google”, dans le but d’adopter des mesures dont ils discutent depuis maintenant un an et demi :

Plusieurs dispositifs sont en discussion, a commencer par un Registre des noms des passagers pour toute l’UE, qui s’appliquerait à touts les vols à l’intérieur de l’Union et contiendrait jusqu’à 15 paramètres qu’un algorythme analyserait pour aider à identifier les suspects. Le Parlement européen est hostile à ce dispositif car il violerait la liberté individuelle dans la mesure où il surveillerait des millions de voyageurs ordinaires. […] Thomas de Maizière, le ministre allemand de l’Intérieur, a de son côté demandé un examen plus rigoureux de tous les passeports et cartes d’identité dans les aéroports, mais la proposition a elle aussi été rejetée, car elle provoquerait de longues queues. Une base de données de la police, le Système d’information de Schengen (SIS) est également disponible afin de faire remonter les voyageurs suspects et les individus enregistrés. Les services de renseignements […] sont réticents à alimenter le SIS car ils craignent que cela n’endommage leur matériel, le rendant moins efficace.

Pour sa part, Libération publie une enquête qui démontre comment les relations et la communication avec les Etats hors-UE peuvent avoir des conséquences sur le retour des personnes suspectes. Le quotidien raconte l’”incroyable couac” par lequel trois jihadistes présumés français — parmi lesquels le beau-frère de Mohammed Merah – ont été arrêtés en Turquie en provenance de la Syrie, pour être ensuite extradés vers le mauvais aéroport. Alors que les renseignements français les attendaient à l’aéroport d’Orly, près de Paris, les trois ont atterri à Marseile, d’où ils se sont rendus tranquillement à Toulouse, où ils se sont rendus à la police, “se sachant recherchés”. Selon Libération, des malentendus à l’aéroport turc ont amené les autorités turques à changer d’avion “à la dernière minute” :

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Problème : la PAF turque ne transmet pas l’information du changement de stratégie à ses services de renseignement qui, du coup, sont eux-mêmes dans l’incapacité d’avertir l’officier de coordination de la DGSI se trouvant à l’ambassade de France d’Ankara. C’est peu dire que cette légèreté a suscité, mardi, l’ire du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.

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