Manifestations en Hongrie

La “taxe internet”, la mesure de trop pour Orbán ?

Publié le 5 novembre 2014 à 12:40

Les manifestations contre la “taxe Internet” que le gouvernement a voulu imposer aux fournisseurs d’accès à Internet (FAI) indiquent, selon Gazeta Wyborcza, que “les Hongrois cherchent une alternative à la Fidesz”, le parti du Premier ministre Viktor Orbán. Jusqu’à présent, celui-ci, “malgré tous ses défauts, était de plus en plus souvent considéré comme un moindre mal au bord du Danube”.

Le quotidien de Varsovie explique que de nombreux Hongrois soutenaient jusqu’à présent le gouvernement de la Fidesz (conservateur), car ils craignaient le mouvement d’extrême-droite Jobbik. Ce n’est que lorsque le gouvernement s’en est pris à Internet qu’ils sont descendus dans les rues. Cependant, comme le précise Gazeta Wyborcza,

le Fidesz ne réagit pas aux manifestations tout comme le premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsány ne réagissait pas en 2006, lorsque des enregistrements avaient fuité, dans lesquels il avouait dans des termes grossiers qu’il mentait aux électeurs et qu’il faisait des promesses intenables. Les Hongrois étaient furieux, surtout parce qu’il avait qualifié la Hongrie de “putain de pays”. Les manifestations étaient alors encore plus importantes et Gyurcsány, qui était devenu l’ennemi public numéro un, restait silencieux. Ce n’est qu’au bout d’une semaine qu’il s’est excusé et ce non pas en raison de ce qu’il avait dit mais en raison du langage utilisé.

Orbán, alors chef de l’opposition, avait préféré jouer profil bas, laissant Gyurcsány s’enfoncer tout seul, et il a raflé la mise lors des élections de 2010. Quant à la gauche, elle ne s’est toujours pas relevée. Gazeta Wyborcza conclut que

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la situation est différente à présent, mais il y a des similitudes. Non pas seulement parce que cette crise a lieu au début du second mandat du gouvernement. La taxe Internet peut être la boule de neige qui provoquera une avalanche permettant l’émergence d’une alternative politique cohérente. Peu importe que ça soit un mouvement citoyen, le centre ou une nouvelle gauche — l’essentiel, c’est que le Jobbik ne soit pas pas la seule alternative à Orbán en Hongrie.

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