Elevage en Roumanie
Manifestation des bergers à Bucarest, le 15 décembre.

Après les chiens errants, les chiens de berger à la curée

Publié le 17 décembre 2015 à 09:52
Manifestation des bergers à Bucarest, le 15 décembre.

En Roumanie, le problème, ce ne sont plus les chiens errants mais les chiens qui gardent les troupeaux. Selon une loi récemment adoptée, les bergers n’ont plus droit qu’à trois chiens s’ils vivent à la montagne, deux s’ils vivent dans une zone des collines et un seul pour ceux qui vivent dans une zone de plaine. L’explication ? Tout est fait pour défendre les biches et les lapins qui autrement seraient attaqués par les chiens. Considérant la loi comme une aberration, près de 4 000 bergers sont arrivés, certains portant leurs vêtements traditionnels, pour protester devant le Palais du Parlement, à Bucarest, le 15 décembre.

Et leur manifestation a vite dégénéré lorsque certains d’entre eux ont tenté d’entrer dans le Parlement. Arrêtés par les gendarmes, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes, les bergers se sont plaints aussi parce que cette loi interdit de faire pâturer le bétail de décembre à avril.

Combien de parlementaires ont jamais vu une bergerie ?” et “Combien d’entre eux ont essayé de faire bouger un troupeau de mille moutons avec seulement deux chiens ?” ont été quelques-unes des questions plutôt rhétoriques posées par des hommes désespérés par cette initiative. “Il semble que les chiens sont le plus grand problème de ce pays. C’est vrai, les chiens errants ont mordu et même tué des gens, mais qui a jamais vu un chien de berger attaquant une personne ou des animaux ? Ils ne bougent pas en dehors du périmètre du troupeau” explique un jeune berger révolté. Incité par ses confrères, il se met à crier : “Le chien est fâché. Car il a été congédié.” “On fait quoi si une meute de loups nous attaque ? On se défend avec deux chiens ? Et si c’est un ours ? Cette loi doit être suspendue”, a souligné également le président du syndicat des éleveurs des moutons.

Leurs voix ne sont pas restées sans écho, car une délégation des bergers a été invitée par la Commission de l’agriculture de la Chambre des députés pour trouver des solutions. Les autorités ont promis une modification de la loi dans le plus bref délai et ont suspendu l’application des articles en question jusqu’en avril 2016. Après plus de sept heures de protestations, les bergers se sont retirés, menaçant que si la loi n’est pas changée, ils vont revenir, cette fois-ci avec leurs animaux.

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