La finance britannique a-t-elle retrouvé ses couleurs ? Alors qu'une institution aussi sérieuse que le FMI (Fonds monétaire international) estime que le Royaume-Uni est l'un des pays les plus touchés par la crise mondiale – où la récession doit encore s'aggraver et où 3 millions de personnes sont touchées par le chômage en 2009, la City célèbre ses gains records à l'issue de ce premier semestre. The Independent rapporte que les profits avant impôts de la Barclays s'élèvent à 3,5 milliards d'euros, soit une progression de 8% par rapport à 2008, et ceux de la HSBC à 3,3 milliards – bon score en cette période financière incertaine.
En Une du quotidien, on apprend que Robert Diamond, le dirigeant de Barclays Capital, dont le salaire a atteint 58 millions d'euros cette année, a promis des bonus à sept chiffres à son équipe, en soulignant que les "diplômés de grande valeur" ne seraient pas "intéressés à travailler dans notre secteur" s'ils recevaient moins. Le conservateur George Osborne, en charge du Trésor dans le cabinet fantôme de David Cameron a réagi en disant que "les banques ne doivent pas faire un mauvais usage de l'argent des contribuables". Dans le même temps, la Northern Rock, la première banque à s'être effondrée dès le début de la crise en 2008, accuse des pertes de 851 millions d'euros. Et ce, malgré les 12,8 milliards prêtés par le gouvernement.