"Bientôt un plan de sauvetage pour l'Italie et l'Espagne", titraitle Daily Telegraph après qu'on eut appris que les responsables européens se préparaient à annoncer un plan de sauvetage de 750 milliards d'euro pour les deux économies les plus menacées par la crise dans la zone euro. Durant 48 heures à Los Cabos, au Mexique, la chancelière allemande et les autres dirigeants européens ont été soumis à “d'intenses pressions”** pour trouver une solution à une crise qui ne cesse de s'aggraver et alors que les taux d'intérêt de l'Espagne se sont envolés, écrit le quotidien de Londres. Selon l'accord conclu entre Européens – et qui marque un changement de cap important pour la chancelière –
deux fonds européens – le mécanisme européen de stabilité (MES) doté de 500 milliards d'euros et le fonds européen de stabilité financière (FESF) de 250 milliards d'euros - serviront à acheter des obligations émises par des pays européens.
The Guardian, qui fait sa une sur le même sujet, ajoute que les responsables du G20 s'attendent à une annonce officielle des dirigeants de la zone euro dans les jours qui viennent.
Les analystes devraient interpréter cette décision comme un premier pas vers une répartition de la dette des pays en difficulté entre les 17 membres de la zone euro, même si [l'accord] ne prévoit pas la création d'emprunts collectifs ou “euro-obligations” ainsi que l'avait proposé le président de la commission, Jose Manuel Barroso.
A Turin, La Stampa annonce également “Un plan de sauvetage pour l'Italie et l'Espagne”, mais ajoute que Mario Monti a immédiatement réagi à la une du Telegraph en déclarant : “C'est faux, il n'est pas question de plan de sauvetage en Italie”. Selon le Premier ministre italien, utiliser l'argent du FESF pour acheter les obligations des pays européens dont les taux d'intérêts deviennent incontrôlables n'équivaut pas à un plan de sauvetage, contrairement à ce qu'affirme la presse britannique. Ce “barrage contre la spéculation”, selon ses propres termes, a reçu le soutien du président français, François Hollande, et du Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy. Ce projet sera débattu vendredi 22 juin lorsque les trois dirigeants se réuniront à Rome avec la chancelière allemande, Angela Merkel. Au sujet de la proposition, le quotidien milanais Corriere della Sera note–
[...] il n'est pas anodin que la chancelière allemande Angela Merkel n'ait fait aucune déclaration sur le sujet. Par ailleurs, dans leur déclaration finale, les dirigeants présents au G20 se sont dit favorables à une intégration accrue du système bancaire en Europe.