Décryptage Voices of Europe 2024 | Espagne

Les élections européennes, plus hispano-espagnoles que jamais

Les questions nationales dominent la campagne pour les élections européennes en Espagne. Il s'agit notamment des scandales de corruption, de l'éternelle question catalane et d'une controverse connexe sur l'amnistie des séparatistes. Un succès de la droite pourrait ébranler le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

Publié le 25 avril 2024 à 12:21
Cet article est réservé à nos abonné(e)s

Amnistie, Catalogne, corruption et stabilité du gouvernement de Pedro Sánchez : les prochaines élections du Parlement européen, qui se tiendront en Espagne le 9 juin, s'annoncent très peu européennes. Elles interviendront après les élections régionales anticipées au Pays basque (21 avril) et en Catalogne (12 mai) suite à l'incapacité du gouvernement national à présenter un budget pour 2024.

Tant les résultats au Pays basque que, surtout, en Catalogne, pourraient avoir un effet domino déstabilisateur sur la précaire majorité du gouvernement. Pourquoi ? Parce qu'ils mettront à l'épreuve la volonté du parti de la Gauche républicaine de Catalogne ERC (affilié aux Verts au Parlement européen) et de Junts, le parti de l'ancien président de la généralité de Catalogne Carles Puigdemont (non affilié), de maintenir leur soutien à Sánchez.

L'Espagne se rendra donc aux urnes avec un agenda marqué davantage par des débats internes que par les priorités du bloc européen pour les cinq prochaines années, telles que l'élargissement de l’Union, la question migratoire, les transitions verte et numérique, ou encore l'autonomie géopolitique et géostratégique, notamment dans le domaine de la défense.

L'extrême droite de Vox ( membre des Conservateurs et réformistes européens, ECR, au Parlement européen) et la droite classique du Partido Popular (Parti populaire européen, PPE) se disputent le vote des agriculteurs qui protestent contre le Pacte vert européen, défendent un positionnement ferme contre la migration et font preuve d’une ardeur guerrière croissante. Ils font face au gouvernement de coalition du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, centre-gauche, S&D au Parlement européen) et de Sumar (Gauche/Les Verts), mais aussi de Podemos (gauche), qui fera campagne avec son propre candidat après le divorce avec Sumar, la plateforme dirigée par la vice-présidente du gouvernement Yolanda Díaz.


Média, entreprise ou organisation: découvrez notre offre de services éditoriaux sur-mesure et de traduction multilingue.

Soutenez le journalisme européen indépendant

La démocratie européenne a besoin de médias indépendants. Rejoignez notre communauté !

sur le même sujet